VENTE AUX ENCHERES
du Samedi 11 et Dimanche 12 Octobre 1997

 

 

Week-end Magique et Vente aux Enchères



Cette 3ème vente aux enchères magiques, qui durait deux jours, a été en fait un véritable marathon. Elle réunissait en effet plus de 1.044 lots provenant d'une vingtaine de collectionneurs différents....
Le cadre de la Galerie de Chartres est d'ailleurs particulièrement bien adapté à ce genre de vente, car celle-ci se passe dans une ancienne église, à proximité de la Cathédrale,l'ég1ise Sainte-Foy, qui a été complètement restaurée, et dont les colonnes, voûtes et ogives donnent d'emblée une atmosphère un peu étrange et mystérieuse, propice à la mise en valeur d'objets magiques.
De nombreux collectionneurs français et étrangers s'y étaient donné rendez-vous, notamment de Paris : Christian Fechner, Georges Proust, les frères Voignier ; d'Allemagne : Rudiger Deutsch (Bellachini XIII) et Volker Huber ; et des U.S.A.: Mario Carrandi, Hap Korsen et même Retonio, venu spécialement de Las Vegas.

Durant ces 2 jours, le Conunissaire-Priseur Me Jean-Pierre Lelièvre, en véritable virtuose du marteau, a inlassablement adjugé les centaines de livres, affiches, lithos et appareils anciens, présentés avec maîtrise et compétence par l'Expert Hjalmar, qui avait par ailleurs rédigé avec précision les descriptions de l'important catalogue de 75 pages.

Le Commissaire-priseur Maître Lelièvre et l'Expert Hjalmar durant la vente.


La vente comprenait en outre des pièces rares, comme un dessin original de Georges Méliès, une plaque en bronze représentant Mr. et Mme Robert-Houdin, 3 pendules mystérieuses, des grandes illusions et du matériel de Conradi-Horster, des appareils ayant appartenu à Kalanag, ainsi que des jouets mécaniques représentant des magiciens et des boites de magie anciennes.
En ce qui concerne les livres anciens, on a eu la confirmation d'une tendance déjà constatée depuis la tenue régulière des ventes magiques importantes ces 3 dernières années ; les livres courants, comme les Barbaud, les Payot, Delion, Dicksonn, etc., sont peu recherchés et partent pour des montants relativement modestes, inférieurs à ceux pratiqués il y a 5 ou 6 ans. Tandis que des ouvrages rares, bien reliés ou inhabituels atteignent des enchères élevées.
C’est ainsi, par exemple, que l'Hydromagie de Barbaud, comme la première édition du David Devant, un Rezvanimagie ou un Magicien des Salons de Richard, atteigne avec peine 300 à 350 F d'enchères, tandis qu'un Ozanam de 1778 atteint une enchère de 9.500 F, un Guyot (seconde édition) 10.500 F, un Max Dif (relié cuir) 4.400 F et un Gaultier (écrit à la main par Balister en 1947) 2.400 F.
L'enchère la plus élevée a été celle de 13.500 F pour une collection complète de l'Illusionniste de Caroly, reliée en percaline.
La même constatation peut être faite pour les appareils anciens de prestidigitation, les objets rares et anciens atteignant des enchères élevées, parfois même inattendues, tandis que les grands classiques ne font plus recette...
C'est ainsi qu'un plateau à échange de pièces en vernis Martin du XIX ème siècle a atteint 11.500 F, une petite boite escamoteuse, dite " Davenport ", 3.500 F ; une boite à la cage voyageuse, dite " de Balsamo " (fin XIXème) 7.800 F ; un guéridon à disparition de 4 bocaux de poisson 17.000 F, de même qu'un support chromé à boules de billard ; une étoile aux cartes 5.500 F ; une houlette à la lyre en fer-blanc décoré 5.800 F ; un dé au ruban 6.200 F.
Par contre, les appareils qui étaient représentés parfois par une dizaine d'exemplaires semblables, sont partis pour des prix très modiques, comme ces lots de 3 bougies sortant allumées de la poche, pour 150 à 350 F le lot, selon les modèles.
Les grandes illusions ont eu parfois difficile à trouver acquéreur, ou ont été même retirées de la vente faute d'enchères, à cause vraisemblablement de leur encombrement.
Les affiches ont vu leurs cours soutenus, comme une Mireldo à 2.400 F, une Gogia Pascha à 1.600 F, une Lapotre à 2.300 F et une Femme sciée en deux (Palmarium Circus) a atteint 9.000 F ! Il faut dire que les spectateurs entourant la femme sciée en deux ont les traits d'hommes politiques importants de l'entre-deux-guerres.
Une pendule mystérieuse de Robert-Houdin a atteint la cote de 158.000 F pour un modèle rare à colonne et cadran transparent à une aiguille.

Pendule Mystérieuse adjugée à 158.000 francs plus les frais (10, 854 %).

  Adjudication du lot n° 748 "La Pendule Mystérieuse" (modèle rare à colonne à une aiguille).


Quant au dessin de Méliès, il a changé de propriétaire pour un montant de 24.000 F et la plaque en bronze avec Mr. et Mme Robert-Houdin 32.000 F.
En résumé, une vente à suspense, avec pas mal de surprises, qui augure bien de l'avenir des collections magiques !

© KLINGSOR, Revue de la prestidigitation n°498, Décembre 1997.